L’aorte est l’artère principale du corps humain, elle sort du cœur et transporte le sang à haute pression dans l’ensemble de l’organisme. En cas de fragilisation de sa paroi, elle peut développer une dissection. Les facteurs favorisant les dissections sont l’athérome, le tabac, l’âge, le sexe masculin, l’hypertension artérielle mais il existe également des causes génétiques (ex : Maladie de Marfan, maladies annulo-ectasiantes, Ehler-Danlos …).
Lors d’une dissection aortique, du sang haute à pression fait irruption dans la paroi de l’aorte ayant pour conséquence une paroi « feuilletée » et fragilisée avec un « vrai chenal » et un « faux chenal ». Cliniquement, les symptômes dépendent de la localisation de la dissection mais incluent en général une douleur brutale irradiant dans le dos. L’évolution de la dissection peut être antérograde ou rétrograde et peut concerner tous les segments aortiques. Les conséquences immédiates et à long terme sont gravissimes et impliquent la rupture, les malperfusions d’artères naissant de l’aorte et l’évolution anévrysmale de l’aorte.
QUELLES EXPLORATIONS ? QUELS EXAMENS ?
L’examen le plus important dans le diagnostic et le suivi des dissections aortiques est l’angioscanner. D’autres examens comme l’échographie cardiaque peuvent être nécessaires pour mieux caractériser les lésions.
QUEL TRAITEMENT ? QUELLE PRISE EN CHARGE ?
Au CHU Henri Mondor nous disposons d’une prise en charge dédiée aux urgences aortiques appelée SOS AORTE EST qui permet d’accélérer le diagnostic et le traitement des dissections aortiques pour éviter toute perte de chance ou retard de prise en charge.
En cas d’atteinte de l’aorte ascendante(appellée dissection de type A), la prise en charge est une urgence chirurgicale gérée par les chirurgiens cardiaques. En cas de risque de rupture imminent ou de malperfusion d’organe (dissection de type B compliquée), un traitement chirurgical peut-être proposé en urgence.
Dans les autres cas (dissections de type B non compliquées), les patients sont surveillés en réanimation pendant 48h avec un traitement médical optimal lié au contrôle de la tension artérielle et de la douleur. Ensuite un deuxième angioscanner est réalisé afin d’étudier l’évolution de la dissection. Si les lésions sont stables, le patient peut rentrer à domicile avec un suivi régulier par angioscanner. Si la dissection évolue, un traitement chirurgical peut être proposé rapidement. Dans la majorité des cas un traitement endovasculaire par endoprothèse est proposé afin d’exclure le faux chenal et diminuer le risque de rupture et de dilatation de l’aorte. Les modalités de traitement étant individuelles à chaque patient, elles ne seront pas détaillées ici.
QUELLE SURVEILLANCE ?
L’angioscanner est l’examen de référence des dissections aortiques.
Un premier scanner est réalisé à un mois puis tous les 6 mois initialement.
En fonction de l’évolution des lésions, notamment en cas de dilatation (anévrysme) de l’aorte, une intervention peut être nécessaire à distance de l’épisode de dissection aortique.