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Transfusion sanguine & Hémovigilance

Si votre état de santé nécessite une transfusion sanguine, vous devez être informé sur les avantages et les risques de la transfusion, ainsi que sur les examens à réaliser avant et après celle-ci. Le médecin qui prescrira cette transfusion vous en informera. Dans le cas particulier d’une intervention chirurgicale, il est possible que la décision de transfuser soit prise alors que vous serez anesthésié. Ainsi, et comme le prévoit la circulaire ministérielle n° 98/231 du 9 avril 1998, vous serez informé avant la transfusion. Nous vous invitons à poser au médecin, qui vous informera, toute question sur ce sujet que vous jugerez utile.

1 – Principes

La transfusion homologue.

Le sang qui est transfusé provient de donneurs de sang bénévoles. La transfusion autologue – En prévision d’une intervention chirurgicale programmée à court terme et pour laquelle les besoins en sang sont bien définis, il pourra être prélevée au malade une certaine quantité de sang. Elle sera alors conservée pour l’intervention chirurgicale, et exclusivement réservée aux besoins du malade concerné.
A quoi sert une transfusion et quels en sont les principaux risques ?

La transfusion est un traitement qui peut être nécessaire en cas de manque de globules rouges, de plaquettes, de facteurs de coagulation, de globules blancs. Pour chacune de ces situations, il existe un produit spécifique. Comme tout traitement, la transfusion comporte des avantages et des inconvénients. Elle n’est envisagée par votre médecin que lorsque les bénéfices attendus pour votre santé sont supérieurs aux risques encourus. Les inconvénients sont rares et le plus souvent sans gravité (urticaire, réaction fébrile). Les précautions prises permettent de rendre exceptionnels les risques liés aux très nombreux groupes sanguins et ceux liés à la transmission d’infections, notamment les hépatites et le sida. Pour dépister et traiter, si nécessaire, le plus tôt possible ces éventuelles conséquences, il est recommandé d’assurer une surveillance des personnes transfusées.
Quelle surveillance en cas de transfusion ?

Il est recommandé de faire réaliser les examens appropriés trois mois après la transfusion. L’interprétation des résultats nécessite de faire les mêmes examens avant la transfusion, incluant la sérologie du virus du sida, si vous en êtes d’accord. Il vous sera remis un document comportant la nature et le nombre de produits sanguins que vous aurez reçus. Il est important de conserver ces documents (par exemple avec votre carnet de santé) et de les communiquer, ainsi que les résultats des examens, à votre médecin pour lui permettre d’assurer votre suivi.

2 – Les produits sanguins

Les produits sanguins regroupés sous le terme de « produits sanguins labiles » sont les globules rouges, le plasma frais congelé, les plaquettes et, beaucoup plus rarement, les globules blancs. Ces produits proviennent du don de sang de donneurs bénévoles. Ils sont rigoureusement contrôlés et répondent à des normes obligatoires de sécurité et de qualité (sélection des donneurs, tests de dépistage sur chaque don), règles pour assurer la qualité sur toute la chaîne depuis le donneur jusqu’au receveur.

  • Les globules rouges ont pour fonction le transport de l’oxygène vers les tissus. Leur transfusion est nécessaire en cas d’anémie importante et/ou de signes de mauvaise tolérance de celle-ci, dans le but d’éviter des complications, notamment cardiaque.
  • Le plasma frais congelé contient les facteurs permettant la coagulation du sang. Leur transfusion est nécessaire lorsque le taux de ces facteurs dans le sang est trop bas, dans le but de prévenir une hémorragie ou d’en faciliter l’arrêt.
  • Les plaquettes sont indispensables à la formation d’un caillot. Elles sont transfusées si leur nombre est très insuffisant, dans le but de prévenir une hémorragie ou d’en faciliter l’arrêt.
  • Les globules blancs contribuent à la défense contre l’infection. Il peut être nécessaire d’en transfuser lorsqu’ils sont pratiquement absents du sang

D’une manière générale, tous les efforts sont faits pour limiter l’usage de ces produits au strict nécessaire. Leurs indications ont notamment été précisées par la communauté médicale et les autorités sanitaires, de telle sorte que leurs bénéfices soient très supérieurs aux risques résiduels de la transfusion.

3 – Quels sont les risques connus?

Comme tout traitement, la transfusion sanguine comporte des risques. Des réactions sans conséquences graves peuvent survenir pendant et après la transfusion, comme de l’urticaire, ou des frissons et de la fièvre sans cause infectieuse.
Les autres risques sont aujourd’hui limités grâce aux mesures déjà prises :

  • Risques liés aux très nombreux groupes sanguins – Il est impératif de respecter la compatibilité dans les groupes ABO et rhésus. Il existe également de nombreux autres groupes sanguins contre lesquels vous avez pu développer des anticorps (appelés « irréguliers »), qu’il importe donc de rechercher avant la transfusion pour en tenir compte dans le choix du produit transfusé. Une dernière vérification est effectuée juste avant la transfusion de globules rouges. La transfusion peut provoquer l’apparition d’anticorps irréguliers (dans 1 à 5 % des cas), ce qui peut avoir des conséquences en cas de transfusion ultérieure.
  • Risques résiduels de contamination – Ils continuent de diminuer avec les progrès des connaissances et des techniques.
  • Risques théoriques ou inconnus – Aucun cas de maladie de Creutzfeldt-Jakob liée à la transfusion n’a été constaté à ce jour dans le monde. Comme on ne peut, de principe, exclure des risques inconnus, toutes les mesures possibles de prévention ont été prises dans la sélection des donneurs de sang (notamment l’exclusion des personnes antérieurement transfusées) et dans la préparation des produits. En outre, une surveillance nationale des incidents de la transfusion a été mise en place depuis 1994 (Coviris). Si cela s’avérait nécessaire, des informations complémentaires vous seraient communiquées.

4 – Les examens biologiques avant et après transfusion

Pour dépister et traiter si nécessaire d’éventuelles complications le plus tôt possible, il est recommandé de surveiller les personnes transfusées. En cas de transfusion, il est recommandé de pratiquer des tests de dépistage (notamment des virus de l’hépatite B, de l’hépatite C, du sida) avant et trois mois après la transfusion, ou tous les six mois en cas de transfusions régulières, ainsi qu’une recherche d’anticorps irréguliers. Il est important d’informer des résultats, soit le médecin traitant, soit le médecin de l’hôpital qui a prescrit ces examens. Si un résultat à l’égard d’un virus se révèle positif, une consultation et des contrôles sont proposés. En cas de nouvelle transfusion, il sera utile pour en améliorer la sécurité, de signaler si des anticorps irréguliers sont apparus après une précédente transfusion.

5 -Les documents remis et l’importance de leur conservation

Après une transfusion, il est remis, avant la sortie de l’hôpital, un document écrit comportant la date des transfusions, l’établissement et le service où elles ont été réalisées, le type et le nombre des produits sanguins labiles reçus. Il est important de conserver ce document avec soin et de le montrer à son médecin traitant. Il en a besoin pour assurer un suivi médical de qualité. En cas de transfusions régulières, ces informations peuvent être reportées sur un document récapitulatif. En fonction de l’évolution des connaissances scientifiques, il pourrait être important de recontacter les personnes transfusées. C’est pourquoi, il est utile de faire inscrire ce traitement sur son carnet de santé pour pouvoir en informer son médecin traitant en cas de changements de domicile ou de lieu de traitement.