L’appareil digestif est vascularisé par trois principales artères qui naissent de l’aorte abdominale, à savoir le tronc cœliaque, l’artère mésentérique supérieure et l’artère mésentérique inférieure. L’athérosclérose peut se développer sur l’aorte abdominale et sur ces artères digestives. Un réseau anastomotique entre ces artères permet parfois de pallier aux conséquences d’une sténose athéromateuse ou à l’occlusion d’une de ces artères. Cependant, si le diamètre du tronc cœliaque et de l’artère mésentérique supérieure est rétréci, le flux artériel pour le tube digestif est réduit. Durant la digestion, la demande en oxygène augmente, surpassant le débit artériel, et entraine des douleurs importantes. C’est ce qu’on appelle l’angor mésentérique ou claudication digestive d’effort. En conséquence, survient une peur de s’alimenter (anorexie) et un amaigrissement.
Le diagnostic est souvent tardif car il n’existe pas de symptôme spécifique.
Quelles explorations, quels examens ?
Un angioscanner (ou une angioIRM en cas d’insuffisance rénale) sera toujours nécessaire en vue de préciser l’extension de la pathologie et les possibilités de prise en charge.
Dans les cas moins typiques, l’échographie doppler permettra d’évaluer le retentissement hémodynamique d’une lésion artérielle.
En cas d’indication chirurgicale, d’autres examens seront réalisés dans le cadre du bilan préopératoire comme une échographie cardiaque, une épreuve d’effort, une échographie des troncs supra-aortiques, etc.
Quel traitement ? quelle prise en charge ?
Le traitement dépend de la localisation et l’extension des lésions athéromateuses sur l’artère mésentérique supérieure.
Un traitement médical sera toujours instauré, associant un antiagrégant plaquettaire et des traitements pour équilibrer la tension artérielle, le cholestérol sanguin, un diabète éventuel et l’arrêt du tabac.
Traitement chirurgical :
La chirurgie ouverte consiste à revasculariser l’artère mésentérique supérieure à l’aide de diverses techniques, dont le choix dépend de la localisation et de l’extension des lésions, de la qualité de l’aorte et de l’état général du patient.
En cas d’athérome marqué de l’aorte abdominale et de l’origine du tronc cœliaque et de l’artère mésentérique supérieure, une endartériectomie aortique pourra être envisagée.
D’autres techniques peuvent consister à réaliser une transposition (lésion courte) ou un pontage de l’artère mésentérique supérieure.
Ces interventions sont réalisées sous anesthésie générale et l’endartériectomie aortique implique d’interrompre momentanément le flux aortique. Selon l’état général du patient, cette interruption ne sera pas toujours possible et une autre alternative devra alors être envisagée.
Traitement endovasculaire :
En cas de lésion des premiers centimètres de l’artère mésentérique supérieure, l’angioplastie endoluminale avec mise en place d’un stent a donné des résultats satisfaisants et est à recommander chez les sujets fragiles.
L’intervention est généralement réalisée sous anesthésie générale mais pourra être faite sous anesthésie locale et sédation si le patient présente des comorbidités importantes.
Après l’intervention, le patient est transféré en unité de surveillance continue pendant 24/48h. La durée moyenne totale d’hospitalisation sera de 3-5 jours pour l’angioplastie/stenting et 5-7 jours pour les revascularisations chirurgicale. Le caractère mini invasif de la chirurgie endovasculaire permet une convalescence rapide.
Les complications sont rares mais comprennent néanmoins des risques de thromboses avec ischémie aiguë intestinale, de ré-intervention précoce et tardive et de décès post-opératoire.
Quelle surveillance ?
Un angioscanner est réalisé à un mois pour vérifier le résultat post opératoire.
Ensuite, le patient est suivi annuellement par angioscanner avec le chirurgien vasculaire. Après quelques années, en l’absence de survenue de complication, la surveillance annuelle pourra être réalisée par échographie-doppler.
Le traitement médical est poursuivi à vie.