Ce document, à lire pendant votre hospitalisation, à relire une fois par an, vous permettra de vous surveiller, d’éviter une complication ou une rechute et de savoir quand consulter.
1 – A quoi servent les artères ?
Le sang, poussé par les contractions du coeur, transporte l’oxygène et les aliments digérés dans les artères, jusqu’aux cellules, ce qui leur permet de vivre et d’effectuer un travail (par exemple la marche).
Quand les artères d’un membre sont rétrécies (sténoses) ou bouchées (thrombose) , suivant l’étendue des sténoses et des thromboses, les cellules de ce membre:
soit souffrent au travail.
soit souffrent en permanence, même au repos
soit meurent
2 – Comment connaître leur état ?
Artères des membres inférieurs
Ce sont les artères les plus souvent malades. La gravité s’apprécie sur la gène ressentie qui détermine le stade :
Stade 1: c’est le début, vous ne souffrez pas.
Stade 2: vous souffrez lors de la marche, au bout d’une distance toujours égale en terrain plat et à vitesse identique. Cette distance (péimètre de marche), mesurée à vitesse normale sur un parcours de 2 km, témoigne de l’importance de la maladie: sa diminution fait craindre une aggravation.
Stade 3: vous souffrez, même au repos, jour et nuit et la marche est presque impossible. La douleur diminue lorsque votre pied pend au bout du lit mais cette position aggrave la maladie. Il faut opérer rapidement avant la gangrène.
Stade 4: c’est la gangrène. Elle peut être limitée au début, simple tache noire sur un talon ou un orteil. Elle peut s’étendre rapidement obligeant à une amputation. En rétablissant la circulation dans les artères par une opération, on évite souvent l’amputation et sinon, on parvient à conserver une plus grande partie du membre.
L’examen clinique permet de suspecter quelles artères sont rétrécies ou bouchées en anlysant la froideur de la peau et la diminution des pouls artériels. La confirmation sera apportée par l’échographie Doppler. Le stade 2, lorsque la gène est importante, et les stades 3 et 4 nécessitent une opération des artères avant que survienne une aggravation. Elle doit être précédée d’une angioscanner et d’un bilan général qui permettront de choisir les techniques les plus adaptées à votre cas.
Artères des Membres Supérieurs
Leur atteinte comprend également 4 stades:
- (tension artérielle diminuée à un bras),
- (souffrance à l’effort),
- (douleurs permanentes),
- (gangrène des doigts).
Artères destinées au Cerveau
Leur atteinte peut provoquer des accidents graves : cécité, perte de l’équilibre, paralysie, perte de la parole. er la nature du goitre ou des nodules mais est rarement indispensable.
Heureusement ces lésions peuvent être dépistées avant grace à l’échographie Doppler. Devant un rétrécissment important, même s’il n’y a pas eu d’accident, on peut être amené à opéréer pour supprimer tout risque.
Artères du Coeur (coronaires)
Leur atteinte peut provoquer une angine de poitrine, voire un infarctus. Ces lésions peuvent être dépistées avant ces complications par un éléctrocardiogramme.
Autres artères
Les artères digestives peuvent être à l’origine d’accidents abdominaux graves. Les artères génitales peuvent être la cause d’impuissance Les artères rénales peuvent être la cause d’une hypertension.
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3 – Quelle maladie avez-vous ?
L’Athérome est la maladie la plus fréquente. Il s’attaque à toutes les artères, en commençant le plus souvent par celles des membres inférieurs. Il constitue l’ARTERITE dont les sténose et les thromboses engendrent successivement les stades 1 et 2, et si on ne fait rien pour l’empêcher, les stades 3 et 4. Il peut aussi consituer des ANEVRISMES (dilatation des artères) qui peuvent éclater (hémorragie interne) ou boucher les artères (embolies) si on ne les opère pas à temps. Vos médecins peuvent traiter les lésions les plus dangereuses, mais votre avenir dépend aussi de VOUS:
– Ne pas éviter les facteurs d’aggravation, c’est aboutir, un jour ou l’autre, à une amputation, une paralysie ou un infarctus qui vous laisseront amoindri. C’est à vous de tout faire pour les éviter.
– Utiliser les facteurs d’amélioration, c’est développer les petites artères restantes (collatérales), donc améliorer votre distance de marche et dans la majorité des cas stopper la maladie.
Facteurs d’aggravation
LE TABAC : toutes les statistiques ont prouvé sa nocivité. Chaque cigarette est responsable d’un jour de moins avec vos jambes. Le tabac doit être supprimé définitivement et totalement. Demandez à votre entourage de vous aider. Celui qui vous offre une cigarette sait-il que vous finirez peut-être amuté à cause d’elle? En outre le tabac provoque certains cancers et l’insuffisance respiratoire. Si vous n’arrivez pas à arrêter, inscrivez-vous à une consultation anti-tabac,
Le DIABÈTE : il aggrave l’état des artères. Il doit être traité rigoureusement pour éviter des gangrènes soudaines.
L’OBÉSITÉ : elle aggrave aussi l’état aussi l’état des artères. Soyez sveltes, ne compensez pas l’arrêt du tabac par des aliments.
Le CHOLESTEROL : son excès dans le sang est dangereux. Cet excès doit être combattu par le régime, et, si besoin, des médicaments.
L’HYPERTENSION : une tension artérielle trop élevée abime les parois des artères. Votre tension ne doit pas dépasser 15-8
Le MAUVAIS ENTRETIEN DES PIEDS : un pied mal lavé peut s’infecter, une chaussure trop serrée peut provoquer une gangrène, le froid est dangereux.
Les MOUVEMENTS DANGEREUX en cas de prothèse vasculaire (pontage) branchée dans l’aisselle (élévation du bras), branchée dans l’aine (flexion à angle aigü de la cuissse ou flexion-extension rapide à bicyclette), franchissant le genou (flexion du genou).
Facteurs d’amélioration
La MARCHE : c’est le facteur principal. Tout « artériel » doit marcher tous les jours 2 km matin et soir pour dilater ses petites artères. La bicyclette peut remplacer la marche, mais elle est dangereuse lorsqu’une prothèse est branchée au plis de l’aine. Les efforts musculaires doivent être arrétés au moment de la douleur et repris dès qu’elle a cessé. La marche améliore les malades non opérés et augmente les chances de bon résultat à distance des opérés.
Les ANTIAGRÉGANTS : ce sont les médi aments les plus utiles pour éviter des rechutes dans le territoire opéré ou d’autres territoires. Les principaux sont l’Aspirine à faible dose et le Plavix. Ces médicaments nécessitent des précautions: en cas d’hématome, de saignement ou de signe anormal, prévenez votre médecin traitant.
Les ANTICOAGULANTS : ils sont utiles chez certains malades car ils fluidifient le sang. Leur dose doit être réglée avec précision grâce à une prise de sang, le Taux de Prothrombine (T.P. ou I.N.R.). Si vous saignez des gencives ou dans les urines, diminuez la dose de moitié, dosez immédiatement votre I.N.R. et prévenez votre médecin traitant.
Les MÉDICAMENTS VASODILATATEURS : ils sont parfois nécessaires mais moins efficaces que la marche.
Les CURES THERMALES : elles améliorent temporairement certains malades.
Les BILANS : ils permettent de détecter une récidive de la maladie et de la traiter avant qu’elle ne provoque une complication grave. Pour être fiable, l’échographie Doppler doit être fait par un spécialiste des maladies artérielles..
4 – Quelle opération avez-vous subie ?
Les Dilatations Endovasculaires
En cas de sténose ou de thrombose courtes, il est possible de les dilater à l’aide d’un petit ballon introduit dans votre artère sous anesthésie locale et sous contrôle radiologique. La persistance d’anomalies malgré dilatataion peut indiquer la pose complémentaire d’un treillis métallique destiné à maintenir l’artère ouverte (endoprothèse ou stent).
Les Revacularisations Classiques
En cas de lésions plus longues, l’équipe chirurgicale choisit entre deux modalités de « réparation des artères » een fonction des lésions constatées sur les artériographies.
l’Endartériectomie consiste à retirer l’intérieur de l’artère obstruée en conservant la couche externe de l’artère qui est saine.
le Pontage consiste à remplacer l’artère avec soit une veine inutile prélevée sur l’un de vos membres, soit un tuyau synthétique appelé prothèse.
Les Sympathectomies
Elles consistent à oter un nerf pour dilater les petites artères afin de court-circuiter les thromboses. Ce nerf est dans le ventre pour les membres inférieurs, et le thorax pour les membres supérieurs. Le résultat n’est pas aussi constant qu’après revascularisation, mais parfois l’amélioration est spectaculaire. Dans certains cas, on peut choisir de détruire le nerf par injection sous contrôle scanner, mais le procédé est moins précis et le résultat encore plus inconstant.
Les amputations
- La résection d’orteil ou d’avant-pied (transmétatarsienne) permet de marcher avec des chaussures normales. Elle cicatrise d’autant mieux qu’il y a eu préalablement une revascularisation, qu’il faut tenter devant toute gangrène
- L’amputation de jambe nécessite un appareillage léger, au dessus-du genou. Avant de pouvoir marcher, il est indispensable de faire une rééducation de plusieurs mois pendant laquelle le genou doit rester étendu. L’appareillage doit être utilisé tous les jours pour ne pas en perdre l’habitude.
- L’amputation de cuisse est plus difficile à appareiller. La rééducation est plus importante et l’appareil plus lourd. Il faut d’avantage encore de volonté.
Si vous êtes amputé, gardez courage: la cicatrisation est longue et la rééducation difficile mais le résultat en vaut la peine
N’abandonnez pas le traitement médical et la surveillance car il reste à protéger d’autre artères.
5 – Désormais que devez-vous faire ?
Votre sort ne dépend pas seulement de vos médecins: il dépend surtout de votre volonté. Suivre ces conseils généraux, c’est mettre toutes les chances de votre côté. Fumer, ne pas marcher, grossir, c’est vous exposer à une aggravation brutale.
Les règles de vie des « artériels »
ne fumez plus une seule cigarette. Demandez à vos amis, à votre famille, à vos compagnons de travail de vous aider;
restez svelte, en gardant une alimentation modérée et équilibrée
marchez 2 km, matin et soir, tous les jours si possible. Ne vous arrètez que par temps épouvantable. Le piétinement ne remplace pas la marche. Par contre, la bicyclette peut la remplacer, sauf si une prothèse a été branchée au pli de l’aine;
lavez vos pieds tous les jours; choisissez des chaussures confortables; l’hiver, évitez le froid grâce à des chaussettes de laine épaisse; protégez-vous des blessures.
Les médicaments: ils ne sont pas tous nécessaires.
si vous êtes sous traitement anticoagulant (anti-vitamine K), faîtes contrôler votre Taux de Prothrombine (TP INR) toutes les 2-3 semaines (ou plus souvent si votre médecin le juge prudent) et aussitôt que se produit une petite hémorragie
si vous souffrez de l’estomac, un bilan peut être indiqué avant de vous traiter par anticoagulant ou antiagrégants.
si vous êtes diabétique, si vous avez trop de lipides (triglycérides, cholestérol), si vous êtes hypertendu, le régime est toujours indispensable, des médicaments parfois nécessaires.
En cas d’aggravation
Une aggravation, ce peut être la réapparition d’une douleur à la marche qui avait disparu après le traitement. Plus inquiétante, une douleur permanente du mollet ou du pied. Encore plus grave, l’aspect bleu, rouge ou noir d’un orteil ou d’un talon, le refroidissement du pied. L’apparition d’une boule au niveau de la cicatrice peut traduire une anévrisme par désunion d’une suture.
Dans tous les cas, n’attendez pas: consultez votre médecin et demandez une rendez-vous dans un service de chirurgie vasculaire. Si cela parait urgent, venez aussitôt.
En quelques jours, une aggravation peut devenir irrécupérable.
Les consultations systématiques
Consultez votre médecin traitant aux dates qu’il vous indiquera. Si vous êtes sous traitement anticoagulant, c’est lui qui règle la dose* consultez périodiquement votre cardiologue: l’athérome touche aussi les artères du coeur. faites un écho-Doppler tous les 6 mois la première année, puis tous les ans. Il peut dépister une anomalie débutante accessible à un traitement simple, avant la survenue de complications graves (thromboses, hémorragies).
Consultez votre chirurgien 1 mois après l’opération, 1 an après l’opération, puis tous les 2 ou 3 ans, et rapidement en cas d’aggravation, ou si votre médecin vous le conseille. Pour ces consultations chirurgicales, apportez la lettre de votre médecin, les derniers résultats de vos prises de sang, un écho-Doppler récent, et la liste de vos médicaments actuels.
N’ayez pas peur des bilans. Une voiture dure plus longtemps et va plus loin si l’on vérifie périodiquement l’huile, les pneus, les freins. Prenez rendez-vous aux dates indiquées. Votre avenir en dépend.