Ce document vise à expliquer l’action des médicaments couramment prescrits chez les patients opérés en chirurgie vasculaire.
1 – Traitements anti agrégants plaquettaires
Ces médicaments agissent en limitant l’adhésion des plaquettes entre elles, phénomène par lequel ces éléments microscopiques du sang peuvent réaliser un volumineux caillot. Il sont administrés par la bouche (per os) le plus souvent.
Le médicament le plus connu est l’aspirine. Son activité « antiagrégante » est la meilleure quand on prend entre 75 mg et 300 mg par jour. Les doses de 500 mg et 1 g que l’on prenait pour traiter des douleurs, des maux de tête n’ont pas la même action et comportent en outre une risque d’évènements digestifs indésirables (ulcère, hémorragie). Il est donc logique de prendre d’autres molécules que l’aspirine pour traiter la douleur.
A coté de l’aspirine, d’autres spécialités, comme le Plavix, ont fait preuve de leur efficacité. Comme ils peuvent retentir sur la formule sanguine, ils doivent être surveillés par une prise de sang régulière. Ces médicaments peuvent éventuellement être associés entre eux, ou avec d’autre médicaments anticoagulants, car ils agissent sur des « étapes » différentes du processus de coagulation. Ces associations, parfois nécessaires, augmentent néanmoins le risque de saignement.
2 – Traitement par héparine
L’héparine peut être administrée en continu par voie intraveineuse, ou plusieurs fois par jour par voie sous-cutanée (Calciparine par exemple). Des dérivés de l’héparine, les héparines de bas poids moléculaire (HBPM) ont une activité équivalente dans bien des situations, et sont injectées par voie sous-cutanée avec la même efficacité.
La surveillance biologique se fait par des prises de sang mesurant l’efficacité et le risque hémorragique du traitement (héparinémie, activité anti-Xa), et sa tolérance (dosage des plaquettes sanguines, dont la baisse évoque une intolérance). Ces prises de sang doivent être périodiquement répétées.
La durée de ces traitements est le plus souvent courte. Lorsque un traitement anticoagulant prolongé est nécessaire, on a souvent recours aux traitements par la bouche (per os).
3 – Anticoagulants per os (oraux)
Les traitements anticoagulants oraux – également nommés antivitamine K (AVK) – diminuent les facteurs de coagulation en réduisant la concentration de vitamine K. Au début de leur prise, leur action est progressive. Leur efficacité est évaluée par le dosage sanguin du TP INR.
Le relais est la période où l’on poursuit un traitement anticoagulant intraveineux ou sous-cutané en attendant que le traitement AVK soit efficace.
Durée: selon la pathologie, ce traitement est indiqué pour 3 à 6 mois (suites de phlébite), ou de façon plus prolongée, voire à vie (risque embolique de certaines valves cardiaques, arythmie, etc.).
Efficacité: le traitement doit être pris régulièrement en respectant les doses et en adaptant les doses aux variations des dosages sanguins (TP INR). Ces dosages, même s’ils sont espacés après quelques jours, doivent être poursuivis tant que dure le traitement, car l’activité des AVK peut varier. La zone d’activité varie selon la pathologie, le plus souvent entre 2 et 3, et vous sera précisée par votre médecin. En cas d’INR élevé supérieur à 4, ne prenez pas le médicament et prévenez aussitôt votre médecin. Sinon, le traitement risque d’être inefficace ou au contraire de favoriser les saignements spontanés ou pour un traumatisme minime. Un saignement au niveau des gencives, du nez, des selles, des urines ou un malaise doit vous inciter à consulter immédiatement votre médecin Pendant le traitement, il faut éviter certains aliments : certaines viandes (abats, foie), certains agrumes (avocat, aubergine, brocolis, carotte, choux, épinards, navet …) et le thé vert. Il faut éviter les traumatismes (rasoir à lame, bricolage, sports violents) et les injections intramusculaires.